Le maillage des lectures - Mot-clé - Pierre Clostermann - CommentairesAutobiographie de mes lectures.2022-03-07T20:19:23+01:00Véronique Hallereauurn:md5:6551cf8fc6b6706899240dddee7d97eaDotclear1987 - Pierre Clostermann, Le grand cirque - Véronique Hallereauurn:md5:873b449baceb87ce006e22612f3a75642013-05-27T18:50:15+02:002013-05-27T17:54:25+02:00Véronique Hallereau<p>Ce commentaire est un véritable<em> flying circus</em> d'écrivains ! Maintenant que tu l'écris, je me souviens de cette image d'un Clostermann cerné par les avions ennemis pendant ses missions - à droite, à gauche, en haut, en bas, dans un ballet vertigineux... Y a-t-il eu des guerriers bons écrivains ? Romain Gary peut-être ? (autre admiration de l'olibrius cité !)</p>1987 - Pierre Clostermann, Le grand cirque - Saint Chaffreurn:md5:b7ea4dc489db85b5f59c061146950b262013-05-27T16:34:48+02:002013-05-27T17:42:59+02:00Saint Chaffre<p>Malraux fut le seul chef d’escadrille à ne pas (savoir) piloter de la guerre civile espagnole et sûrement de toute l’histoire de l’aviation militaire. Le ridicule ne tuant pas, contrairement à l’ennemi, il était plus prudent de laisser le manche à un technicien.</p>
<p>Je crois que le chef de l’invincible armada avait été choisi pour sa haute naissance, sans tenir compte du petit détail qu'il n’était pas un marin. Par la suite, on a commencé à sélectionner de plus en plus les chefs militaires sur leurs compétences supposées ou réelles, plutôt que sur leur naissance.</p>
<p>Cela explique en partie l’échec de la fuite à Varenne (fomentée mais pas préparée par des cavaliers, arme où la noblesse passait tout) et le début de carrière de l’obscur hobereau corse Bonaparte (artilleur, arme où la compétence technique est indispensable, ne serait-ce que pour la sauvegarde des servants, à défaut de la destruction de l’ennemi).</p>
<p>Avec Malraux, on voit l’intellectuel se substituer au technicien, comme ce dernier avait remplacé au XIXè le sang bleu par de la matière grise. On m’objectera Jünger qui allie génie littéraire et, si l’on en juge à ses états de services, quelques compétences martiales. Dans les airs, le petit prince. Je crois que certains placent les Mémoires de guerre au pinacle de la littérature du XXè, mais ils attribuent aussi à De Gaulle toutes les avancées de la théorie tactique de la guerre moderne…</p>
<p>J’ai lu Le grand cirque et j’avoue ne me souvenir de rien, si ce n’est qu’un pilote de chasse doit avoir la tête montée sur roulement à bille. Je sais par expérience que cela vaut en tout cas pour un pilote de motocyclette. En revanche, je conserve un souvenir certes flou mais bienheureux de l’autobiographie de Roald Dahl qui lui aussi pilota quelque Spitfire. Mais plus que le vrombissement du fabuleux Merlin de Rolls Royce ou que la faiblesse de l’empattement du train d’atterrissage du Supermarine, ce sont ses évocations de l’Afrique et de sa convalescence (le train du Spit devait être vraiment trop étroit…) qui berce mon souvenir dans une adorable langueur.</p>
<p>Il nous faut convenir que Dorgelès est surpassé par l’auteur d'Orages d’acier et que le pilote Gallois manie mieux la plume que Clostermann. En revanche pour le manche, nous devons infiniment plus notre liberté à ce dernier qu’à Malraux.</p>
<p>Et quoi, croyons-nous à la divinité de nos héros (littéraire ou guerrier) ? L’excellence dans un domaine entrainerait-elle le génie absolu ? Non, et le Grand Cirque n’est pas un ouvrage majeur. Il n’est pas très opportun de le conseiller aux jeunes filles (en revanche, Dahl…). Cela n’enlève rien à l’héroïsme de Clostermann et de ces camarades.</p>
<p>Par ailleurs, on remarquera que les obsèques de Roland de la Poype n’ont attiré aucun responsable politique : il était sans doute le dernier héros de l'aviation française de la seconde guerre mondiale : compagnon de la Libération, héros de l'Union soviétique, grand-croix de la Légion d'honneur. Il avait pourtant poussé la politesse jusqu’à décéder la semaine de la Toussaint.</p>
<p>Malheur à nous qui attendons le moyen de notre liberté piloté par de modernes Malraux – Goering obèse devait être moins ridicule avec une flight jacket que le conservateur en chef du musée imaginaire ! Tant pis pour nous si nous passons notre vie à faire l’exégèse des mémoires d’aviateur-député.</p>
<p>Dans ce dernier cas, nous finirions par admirer les films d’un Orson Welles germanopratin se prenant pour d’Annunzio... Vous verriez : il y aurait même deux présidents de la république pour les obsèques d’un tel olibrius, qui ne pourrait sortir que de l’imagination d' E. Chevillard.</p>1987 - Pierre Clostermann, Le grand cirque - Yuliaurn:md5:655a0d654ef797184a72ebbf71ec8c9c2013-05-23T19:48:19+02:002013-05-23T18:48:19+02:00Yulia<p>Oui oui, qui te passaient sous le nez, c'est exactement l'expression que je voulais employer! Merci!<br />
Ils sont tous minces, dis-tu, ça alors! Et que devrai-je faire lorsque les gros pavés vont arriver? :o</p>1987 - Pierre Clostermann, Le grand cirque - Véronique Hallereauurn:md5:333b276fb68bdbcfb903138a4765a8a42013-05-23T19:27:35+02:002013-05-23T18:27:35+02:00Véronique Hallereau<p>Le fait de décrire au passé simple et à l'imparfait contribue à cette douceur de vivre que tu ressens à la lecture du billet. Car non, que les frites me passent sous le nez ne fut pas la seule frustration de mon enfance ! Ton commentaire m'a fait rire... Ravie que je te donne envie de lire ces livres. Ne te plains pas, ils sont tous minces. Pour l'instant...</p>1987 - Pierre Clostermann, Le grand cirque - Yuliaurn:md5:1a5cfa0a3cad686d0b5ee136802cb97e2013-05-23T13:49:27+02:002017-09-11T09:07:28+02:00Yulia<p>Quelle sagesse dans ce commentaire, Véronique! Je l'ai apprécié du premier au dernier mot, mais je dois t'avouer que j'adore particulièrement le passage sur les bibliothèques. Quand j'étais enfant, pareil, j'y passais souvent des heures, heureusement qu'il n'y avait pas encore Internet à l'époque! Les souvenirs d'enfance sont toujours agréables à lire, grâce à ton billet, j'ai un peu connu ta vie d'avant Paris, et visiblement, il y avait une certaine douceur de vivre. Je parie que le souvenir des frites qui s'en allaient sous ton nez est la seule vraie frustration de ton enfance, déjà pour les croissants, la règle du partage équitable était respectée! Quelle chanceuse tu es!<br />
Pour le reste, j'avoue que je suis un peu frustrée car j'ai envie de lire tout ce que tu recommandes, mais impossible de tenir le rythme d'un livre par semaine :) HELP!</p>1987 - Pierre Clostermann, Le grand cirque - Véronique Hallereauurn:md5:74814b281740741b85769f07faf11c7d2013-05-21T18:49:39+02:002013-05-21T17:49:39+02:00Véronique Hallereau<p>Que la recommandation rende la lecture intéressante, oui, et pour les raisons que donne Kundera. Qu'elle provoque la rencontre qu'on cherche avec une œuvre, ou un écrivain, c'est douteux... elle ne le fera que malgré elle.</p>1987 - Pierre Clostermann, Le grand cirque - Ernesto PALSACAPAurn:md5:6182083ad5aafb2f3cef0a9b1b1cb8852013-05-21T11:54:30+02:002013-05-21T12:37:19+02:00Ernesto PALSACAPA<p>Sur les lectures que l'on conseille aux autres, c'est Kundera qui a écrit quelque part (dans "L'art du roman", je crois) qu'il est triplement intéressant de lire un livre que l'on vous conseille car il y a :</p>
<p>- la question de savoir pourquoi la personne a aimé ce livre, et donc ce que ça dit sur elle</p>
<p>- celle de savoir pourquoi elle nous l'a conseillé à nous spécialement, et donc ce que cela dit de ce qu'elle pense de nous</p>
<p>- et enfin, l'intérêt du livre en lui même (on peut se voir conseiller un livre intéressant : ce n'est pas à exclure !)</p>